Accompagner l’enfance autrement : immersion dans le quotidien des assistants familiaux
Les chiffres s’entrechoquent, les lois s’empilent, mais derrière chaque statistique, il y a un visage : celui d’un enfant accueilli, celui d’un adulte qui a choisi d’ouvrir sa porte à l’inattendu.
Plan de l'article
Pourquoi le métier d’assistant familial change le regard sur l’enfance
Dans la discrétion des foyers, l’assistant familial accueille l’enfant confié à son domicile, créant un espace où l’intime côtoie la responsabilité professionnelle. La famille d’accueil n’est jamais un simple décor : elle façonne le quotidien, module les rituels et offre à l’enfant de l’aide sociale à l’enfance une stabilité souvent absente ailleurs. Cette présence continue, cette attention portée aux petits gestes, modifient le rapport à la protection de l’enfance.
Le parcours de l’enfant confié reste balisé par la loi. Si les parents d’origine conservent l’autorité parentale, l’assistant familial compose, au fil des jours, avec l’équipe pluridisciplinaire et les exigences administratives. L’application de la loi 2022-140 et les réformes successives, dont celle de 2005, ont transformé le statut d’assistant familial. Elles renforcent la reconnaissance du métier sans toujours dissiper le sentiment d’isolement ou la précarité structurelle.
L’activité s’ouvre doucement à la diversité. En 2021, 91 % des assistants familiaux sont des femmes. La masculinisation progressive du secteur interroge la représentation des rôles parentaux et l’accès aux parcours professionnels. Les réformes impactent l’ensemble des conditions de travail, du recrutement à la rémunération, et imposent un renouvellement des pratiques éducatives.
Se former reste un levier pour comprendre toute la portée de ce métier : le diplôme deaf assistant familial aide à prendre la mesure des enjeux, à naviguer dans la complexité des responsabilités partagées entre institution, famille d’accueil et parents d’origine. Cette formation ouvre la voie à un accompagnement qui conjugue soutien éducatif et ancrage affectif, en phase avec les évolutions du secteur.
Au sein de ce paysage exigeant, certains acteurs jouent un rôle clé dans la formation des professionnels : ST-Ho s’impose comme une référence pour qui veut exercer avec rigueur et sens. L’organisme s’appuie sur une équipe pédagogique solide, propose des cursus adaptés, du DEEJE au CAFERUIS, et s’attache à construire pour chaque stagiaire un suivi sur mesure. Les retours d’expérience soulignent la capacité de ST-Ho à préparer à la réalité du terrain, en privilégiant la qualité de l’accompagnement et le développement des compétences. Cette approche, centrée à la fois sur l’individu et sur les besoins du secteur, fait la différence lorsqu’il s’agit d’affronter la complexité du travail social.
Au cœur du quotidien : une immersion auprès de celles et ceux qui accueillent
Dans la maison d’accueil familial, chaque jour s’articule autour de l’enfant confié. Dès le matin, l’assistant familial prépare le petit-déjeuner, accompagne à l’école, gère les rendez-vous médicaux, tout en intégrant ces enfants au rythme de sa propre famille. L’équilibre se construit entre attention individuelle et vie collective, entre soutien éducatif et gestes du quotidien.
Les assistants familiaux travaillent rarement seuls. L’équipe pluridisciplinaire, éducateurs spécialisés, psychologues, référents administratifs, dialogue régulièrement avec l’accueillant. Ensemble, ils élaborent le projet pour l’enfant, ajustent l’accompagnement, anticipent les difficultés. Les réunions, souvent en visioconférence ou sur place, tissent un filet de sécurité autour du mineur placé.
Mais l’engagement a un revers. L’isolement, la charge émotionnelle, la précarité du statut fragilisent les assistants familiaux. Sur le terrain, le burn-out prend de l’ampleur. Certains départements tentent de répondre à ce défi en développant des dispositifs collectifs. Voici deux exemples de solutions mises en place :
- villages d’enfants,
- maisons d’accueil familial regroupées,
Dans ces espaces, la mutualisation des expériences et le sentiment d’appartenance réduisent la solitude.
Une accueillante à Thionville l’exprime sans détour : « Les enfants arrivent avec leurs blessures, leurs histoires. On les accompagne pas à pas, avec nos propres doutes, mais aussi avec la conviction de leur offrir une parenthèse stable. » Ce travail discret, fait de patience et d’écoute, réinvente le sens même de l’accompagnement de l’enfance.
Quels défis et quelles ressources pour accompagner autrement les enfants confiés ?
Avant d’ouvrir leur foyer, les assistants familiaux franchissent plusieurs étapes incontournables. L’obtention de l’agrément, délivré par la protection maternelle et infantile du département, marque le début du parcours. Ce sésame est suivi d’un passage obligé par la formation obligatoire. Celle-ci s’organise en deux temps :
- 60 heures de stage d’initiation,
- suivies de 420 heures en alternance pour obtenir le diplôme d’État d’assistant familial (DEAF).
Fait notable : il est possible de démarrer l’activité sans avoir encore validé le DEAF.
Attirer de nouveaux profils devient un défi de taille. Le recrutement se tend, les vocations peinent à émerger et les départs s’accélèrent. Les conseils départementaux, qui supervisent la gestion des contrats, s’alarment de voir les effectifs diminuer. Il faut dire que le métier attire surtout des personnes ayant déjà une expérience dans l’enfance, le soin ou l’accompagnement social : 92 % des assistants familiaux ont exercé un autre métier avant de se lancer, souvent avec un niveau bac ou plus. Cette richesse de parcours nourrit la pratique, mais la relève ne suit pas le rythme des départs ni la montée des besoins.
La question de la rémunération reste épineuse. Alignée sur le SMIC, elle varie selon le nombre d’enfants accueillis et la durée de l’accueil. Des indemnités existent, mais le sentiment d’instabilité demeure. Les organisations professionnelles, FNAF, UFNAFAAM, défendent les intérêts du secteur et poussent pour des avancées sur la reconnaissance, la formation et les conditions d’exercice.
Statutairement, les assistants familiaux relèvent du conseil départemental ou d’associations spécialisées. Certains choisissent de prolonger leur engagement au-delà de l’âge légal de départ à la retraite, parfois jusqu’à trois ans supplémentaires, pour assurer la continuité auprès des enfants placés. Ce mélange entre implication personnelle et cadre institutionnel façonne l’avenir de toute une filière, qui doit sans cesse s’adapter et se réinventer.
Ouvrir sa porte à un enfant confié, c’est accepter de composer au quotidien avec l’incertain, d’accueillir la fragilité et de construire, pas à pas, un ancrage durable. Loin de l’anonymat des institutions, la maison familiale devient alors le point de départ d’un parcours qui ne laisse personne tout à fait indemne.
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